Fatwa IFTA – Le Coran en phonétique : autorisé ou non ?

Quand on questionne son entourage au sujet de l’apprentissage de la lecture en arabe, il n’est pas rare d’entendre autour de soi :

« Je n’ai pas le temps… », « J’ai essayé mais je n’y arrive pas… », « Je m’y mettrai dans quelques mois inchaAllah, car là, les conditions ne sont pas réunies…», « Je lis avec la phonétique c’est déjà mieux que rien… » : N’est-ce pas ? 

Et pourtant… Savoir lire l’arabe, quel honneur pour tout musulman qui souhaite lire le Coran !

Car lire le Coran en arabe n’est pas un acte anodin !
En faisant cela, nous prononçons la parole qui a été révélée au Prophète ﷺ il y a plus de 1400 ans, les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes versets. SubhanAllah.

Par ailleurs, d’après le consensus des savants de l’Islam, les traductions des sens des versets du Coran dans d’autres langues que l’arabe ne sont que des interprétations.
Certes, la lecture de la traduction du sens des versets dans une autre langue que l’arabe nous permet d’obtenir une idée générale mais en aucun cas nous n’aurons accès à une compréhension détaillée et précise du Livre d’Allah de cette façon.

À ce sujet, Cheikh Al Islam Ibn Taymiyya qu’Allâh lui fasse Miséricorde a dit :

« Certes la langue arabe fait partie de la religion, et sa connaissance est une obligation, car la compréhension du Coran et de la Sounna est obligatoire, et ils ne peuvent être compris qu’avec l’arabe, et lorsqu’on ne peut effectuer une obligation que par une chose, alors, cette chose devient obligatoire. »

Il a dit également qu’Allâh lui fasse Miséricorde :

« Achafi’i qu’Allâh lui fasse Miséricorde a dit :

« La langue qu’Allah a choisie est la langue arabe, Il a fait descendre Son précieux livre (le Coran) en arabe, et en a fait la langue du dernier des Prophètes. Et, pour cela, on dit qu’il est du devoir de chacun capable d’apprendre l’arabe de l’apprendre car elle est la première langue. » »

[Source : Iktidha As-Sirata Al-Moustaqim, tome 1, page 464]

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FATWA CONCERNANT LA PHONÉTIQUE - COMITÉ DES SAVANTS DE L'IFTA -

 

À ce propos, voici l’avis juridique de l’Assemblée des Grands Savants concernant l’écriture du Coran en lettres latines ou non-arabes :

Avis Juridique de l’Assemblée des Grands Savants
Numéro (67) le 21/10/1399H
Jugement concernant l’écriture du Coran en lettres latines ou non arabes

 

Toutes les louanges appartiennent à Allah, et que la prière et la salutation soient sur le Messager d’Allah ainsi que sa famille et ses compagnons.

Ceci dit, dans la quatorzième session du conseil du Comité des Grands Savants qui s’est tenue dans la ville de Taïf pendant la période du 10 au 21 du mois de Shawwâl de l’année 1399 H, le conseil a pris connaissance de la lettre provenant de l’envoyé du président de l’Ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite, à Jakarta, destinée au Directeur du  Département de la Prédication à l’étranger ayant pour numéro 155/15/1/9 sans être datée, et contenant le fait suivant :

« Il est apparu dans les marchés en Indonésie un Moushaf écrit en lettres latines »

Sa question : Qu’est-ce qu’il incombe de faire face à cela ?

Cette lettre a été transmise au secrétariat du Comité des Grands Savants par son éminence le Directeur Général des Recherches Scientifiques, la Délivrance des Fatwas, l’Appel et l’Orientation de par sa lettre ayant pour numéro d/1/255 datant du 27/1/1399 H.

De même, le Conseil a pris connaissance de la recherche préparée par le Comité Permanent pour les Recherches Scientifiques et la Délivrance des Fatwas concernant le jugement d’écrire le Moushaf en lettres latines, en se basant sur la demande du Conseil lors de la troisième session spéciale lorsque la lettre fut présentée dans cette session.

Et après étude, discussion et échange des idées concernant le sujet, le Conseil a décidé à l’unanimité qu’il était interdit d’écrire le Coran en lettres latines ou en d’autres lettres appartenant à d’autres langues, et ceci pour les raisons suivantes :

1- Le Coran est descendu en langue arabe très claire et dont les lettres et les sens sont très clairs, Allah le Très Haut dit, dans le sens rapproché du verset :

“Ce [Coran]-ci, c’est le Seigneur de l’univers qui la fait descendre, et l’Esprit fidèle est descendu avec cela sur ton coeur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs, en une langue arabe très claire.”

[Les Poètes : 192-195]

Et ce qui est écrit en lettres latines n’est pas nommé Coran selon la parole du Très Haut, dans le sens rapproché du verset :

“Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Coran arabe”
[La Consultation : 7]

Et Sa Parole, dans le sens rapproché du verset :

“Or la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère (non arabe), et celle-ci est une langue arabe bien claire”
[Les Abeilles : 103]

2- Le Coran a été écrit, au moment où il est descendu, et lors du rassemblement fait par Abou Bakr et Othmân – qu’Allah les agrée – avec les lettres arabes, et tous les compagnons qu’Allah les agrée furent d’accord avec cela, et ceux qui les ont suivis (Tabi’ûn) furent, de-même, unanimement d’accord là-dessus, ainsi que ceux qui vinrent après eux jusqu’à notre époque, et cela malgré la présence des non arabes.

Il a été rapporté que le Prophète ﷺ a dit :

« Attachez-vous donc à ma Sounnah et la Sounnah des Califes bien guidés après moi… »

Donc, il est obligatoire de préserver cela, conformément à ce qui se faisait en son temps ﷺ, ainsi qu’au temps des Califes bien guidés qu’Allah ﷻ les agrée, et conformément au consensus de la communauté.

3- Les lettres dans toutes les langues font partie d’une terminologie communément établie, et peuvent donc être changées et remplacées, et cela plusieurs fois, par d’autres lettres. Donc on craint, si on ouvre cette porte-là, que cela amène au changement toutes les fois que la terminologie change.

Ainsi, on craint que la lecture ne soit amenée à différer à cause de cela, et que la confusion se produise au fil des jours, et les ennemis de l’Islam trouvent, alors, une occasion propice pour critiquer le Coran à cause de la divergence et la confusion, comme cela s’est produit pour les livres précédents.

Ainsi, il est obligatoire d’empêcher cela pour préserver la base de l’Islam et fermer la porte au mal et à la corruption.

Pour celles qui souhaitent en savoir plus sur  “LE CORAN ET LA TRADUCTION DU SENS DE SES VERSETS – ÉDITIONS TAWBAH » : cliquez ici . 
 

4- On craint que si une dérogation était faite, ou si cela était approuvé, que le Coran devienne un jouet dans les mains des gens, et qu’ainsi, chacun propose de l’écrire dans sa langue ou dans d’autres langues, et il n’y a aucun doute que cela peut provoquer la divergence et constitue une perte. Donc, il est obligatoire de protéger et de préserver le Coran de cela ; pour protéger l’Islam et le Livre d’Allah ﷻ de tout comportement frivole à son égard, de toute falsification et de toute confusion.

5- L’écriture du Coran avec des lettres non arabes décourage les musulmans à découvrir et à apprendre la langue arabe, par l’intermédiaire de laquelle ils adorent leur Seigneur, comprennent leur religion, et s’instruisent à son sujet.

Ceci étant dit, et la réussite provient d’Allah ﷻ.

Que la prière d’Allah ﷻ et Son Salut soient sur Son Prophète Mohammed ainsi que sa famille et ses Compagnons.

Le Comité des Grands Savants
Le président de la Session Abdoullah Ibn Mohammed Ibn Houmeid

 

Voici ce même avis juridique en arabe :

 

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