6 infos à connaître au sujet de Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab
Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab, voilà bien un nom que vous avez sans doute déjà entendu. Surnommé Cheikh de l’islam ou encore “revivificateur de l’islam”, ce noble savant a dédié sa vie, son savoir, son temps et son énergie au service de la propagation de la croyance authentique, celle purifiée de tout polythéisme et de toute innovation. Pourtant, malgré son parcours exceptionnel, nous sommes bien nombreux à ne pas connaître les grandes étapes de sa vie et les événements clé qui ont jalonné son parcours incomparable. Partons donc, ensemble, à la découverte de 6 infos à connaître au sujet de Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab, qu’Allah lui fasse miséricorde.
1ère info : un enfant précoce dans ses apprentissages
Afin de mieux comprendre le parcours de vie exceptionnel de Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab, il faut remonter à son enfance. Le Cheikh de l’islam est né en l’an 1115 de l’hégire (1703 G.) dans la ville d’Al-‘Uyaynah, située au centre de l’Arabie. Son enfance bénie s’épanouit à la lumière d’une science religieuse authentique puisée dans les livres et transmise par son père, le juge de la ville, son grand-père, Soulaymân Ibn ‘Alî, savant et mufti, ainsi que son oncle, Ibrâhîm Ibn Soulaymân, homme de science également.
Baigné dans cet univers d’apprentissage, le jeune Mouhammad, put laisser exprimer toute son intelligence et exploiter ses capacités de mémorisation exceptionnelles. Ainsi, à l’âge de 10 ans, ayant mémorisé le Coran en entier, il se mit à étudier la jurisprudence, le tafsîr et le hadith. Il aimait également consulter les précieux ouvrages de grands savants tels qu’Ibn Taymiyyah et Ibn Al-Qayyim, qu’Allah leur fasse à tous deux miséricorde.
Dans l’ouvrage Les plus beaux récits des savants de la Sunna, on peut lire à son sujet :
“Adolescent précoce, il fut imam à douze ans, lors notamment, de la prière de Tarawîh. Et ce fut également lors de cette année qu’il devint pubère et que son père décida de le marier. Ses facultés extraordinaires émerveillaient son entourage. Son père, un grand savant pourtant, alla même jusqu’à dire : “J’ai effectivement appris de mon fils Muhammad des choses bénéfiques dans la jurisprudence.”
2ème info : un contexte religieux et politique difficile
Malgré cette ambiance religieuse au sein du foyer, notamment portée par son père et son grand-père, le contexte extérieur était bien différent. En effet, à cette époque, sur les terres qu’avaient foulées le Prophète ﷺ et les Compagnons quelques siècles auparavant, les gens ne se gênaient plus pour adorer des grottes, invoquer des palmiers, s’enorgueillir de coutumes tribales injustes ou encore, consulter des devins.
Après avoir accompli le pèlerinage à La Mecque et avoir fait un détour par Médine où il entendit des gens invoquer le secours du Messager d’Allah ﷺ (au lieu d’invoquer le secours d’Allah seul, sans nul associé), il s’installa à Bassora en Irak où il rédigea son célèbre livre Kitâb At-Tawhîd et se lança dans l’appel à Allah.
Mais comme annoncé précédemment, les territoires arabes étaient à ce moment-là gangrénés par le polythéisme, l’innovation et l’ignorance. Dans l’ouvrage Les plus beaux récits des savants de la Sunna, il est dit :
“L’Arabie était rongée par le polythéisme et l’hérésie. Certains adoraient des tombes de Compagnons, les implorant de répondre à leurs besoins. D’autres demandaient à des palmiers mâles d’intercéder pour eux.”
Concernant la situation politique et les règles qui régissaient les interactions sociales, on peut lire :
“Politiquement, les Ottomans dirigeaient le monde musulman mais ne s’intéressaient dans cette région qu’à La Mecque et Médine. Les autres villes de l’Arabie étaient gouvernées par de petits émirs qui, au lieu d’appliquer la loi d’Allah, tranchaient les différends en s’appuyant sur des coutumes bédouines et ne cessaient de guerroyer.”
3ème info : la haine des chiites rafidites à son égard
Ainsi, sa vie à Bassora ne fut pas de tout repos, loin de là. Alors qu’il appelait à l’unicité d’Allah et incitait les gens à s’éloigner des coutumes ancestrales et fausses croyances contraires aux préceptes de l’islam, les ennemis de la vérité ne tardèrent pas à le prendre pour cible. Et parmi eux : les chiites rafidites qui avaient pour habitude d’adorer les tombes.
Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab disait : “Aimer les alliés d’Allah et les gens pieux consiste à suivre leur voie et non à les prendre comme divinité en dehors d’Allah. L’adoration tout entière revient à Allah. Aura mécru quiconque en détournera une partie au profit d’un autre que Lui.” Et en retour, il recevait des coups et des injures, qu’Allah lui fasse miséricorde et le fasse entrer dans Son vaste Paradis.
4ème info : son retour houleux dans sa ville natale
Contraint de quitter Bassora, c’est dans sa ville natale, Al-‘Uyaynah, que Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab décida finalement de se replier. Après un passage par la ville d’Al-Houraymalâ’ où on lui causa également du tort, il arriva enfin dans sa ville de naissance.
Là-bas, le dirigeant accepta l’appel de Cheikh à l’unicité d’Allah et au suivi du Coran et de la Sounnah. Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab put enfin prêcher l’islam authentique, ouvertement et publiquement !
Durant cette période particulièrement bénéfique pour l’appel à Allah, on peut lire dans l’ouvrage Les plus beaux récits des savants de la Sunna :
“Il boucha des grottes que certains adoraient, coupa des arbres auprès desquels les gens se rendaient, y recherchant vainement aide et bénédiction. De même, il détruisit les mausolées érigés au-dessus des tombes, comme celui de Zayd Ibn Al-Khattâb, le frère de ‘Oumar.”
Mais un jour, Soulaymân Ibn Mouhammad, le dirigeant de la ville d’Al-‘Ahsâ’, menaça ouvertement le chef de la ville d’Al-‘Uyaynah. Une menace si forte que ce dernier, apeuré, ordonna au Cheikh de quitter sa ville.
Une nouvelle fois, rejeté, menacé et sujet à diverses formes d’hostilités, Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab reprit la route, en direction cette fois-ci d’Ad-Dar’iyyah.
5ème info : sa rencontre décisive avec l’ancêtre de la dynastie des Al-Sa’oud
C’est dans cette ville précisément que son appel au Tawhid et à la religion de vérité prendra enfin racine et pourra s’épanouir en touchant un maximum de personnes. Le dirigeant de cette ville n’était autre que Mouhammed Ibn Sou’oûd, ancêtre de la dynastie des Al-Sa’oud, qui règne encore aujourd’hui. Ce fut tout d’abord les frères puis l’épouse de ce gouverneur qui suivirent les préceptes de Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab, jusqu’à ce que lui aussi y obéisse.
Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab eut notamment l’occasion de dire à Mouhammed Ibn Sou’oûd :
“Cette parole d’Unicité est celle à laquelle ont appelé tous les Messagers. Celui qui s’y attache fermement, la met en pratique et vient à son secours, aura autorité sur les gens et possèdera de nombreuses contrées. […] J’espère que tu seras le guide autour duquel se rassembleront les musulmans et qu’il en sera de même pour tes enfants après toi.”
[Les plus beaux récits des savants de la Sunna, tirés principalement de Siyâr A’lam An-Nubalâ’, de l’imam Adh-Dhahabî]6ème info : Quelques-uns de ses ouvrages
Au cours de sa vie prolifique, Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab trouva également le temps d’écrire des ouvrages particulièrement profitables à l’ensemble de la communauté. Son écrit le plus célèbre est sans nul doute Kitâb At-Tawhid, un livre émérite mettant en lumière l’Unicité d’Allah et décrédibilisant les croyances égarées et les pratiques idolâtres. Il écrivit aussi de célèbres épîtres telles que Les Six fondements, les annulatifs de l’islam et les quatre règles, ou encore Les trois principes fondamentaux.
Parmi ses ouvrages encore, nous pouvons citer Les Quatre règles, une épître à la fois concise et utile, réunissant quatre règles essentielles brisant certaines ambiguïtés très répandues à propos du Tawhid.
D’ailleurs, les éditions Kataba viennent d’éditer un livre bénéfique réunissant ces quatre règles religieuses et l’explication résumée de notre Cheikh Souleymane Ar-Rouhayli – qu’Allah le préserve. Une explication utile à tous, réalisée dans la mosquée Prophétique à Médine en une seule assise, visant à éclaircir les quatre règles exposées par Cheikh Mouhammad Ibn ‘Abd Al-Wahhab, qu’Allah lui fasse miséricorde.
Et nous demandons à Allah qu’Il nous aide dans nos entreprises, qu’Il nous accorde une science profitable et qu’Il nous compte parmi ceux qui apprennent Sa religion de la meilleure des manières. Que les éloges et le salut d’Allah soient sur notre Prophète ﷺ, sur sa famille et sur l’ensemble de ses Compagnons.
