Fêtes de fin d’année : comment ne pas frustrer nos enfants ?

Le mois de décembre est déjà bien entamé et avec lui, au fil des jours puis des semaines, s’installe sans prévenir une ambiance particulière. Les rues, les commerces, l’école de nos enfants, les bureaux au travail… tous revêtent une décoration digne des événements qui se préparent : les fêtes chrétiennes de fin d’année. En tant qu’adultes, nous vivons cette période de manière plutôt sereine. Nous savons qu’en tant que musulmans, nous n’avons pas à nous mêler à ce type de fêtes. Mais qu’en est-il de nos enfants ? Est-ce aussi simple pour eux que pour nous ? Comment les aider à appréhender cette période et leur transmettre nos valeurs islamiques ? Comment leur expliquer que nous avons nous aussi nos fêtes et que Noël n’en fait pas partie ? On tente de répondre à vos questions !

Pourquoi le musulman ne fête-t-il pas Noël ni le jour de l’an ?

Il est vrai que la question revient presque chaque année parmi certains musulmans : nous est-il autorisé ou non de fêter Noël et le Jour de l’an ?

Pourtant, il est bien connu que les gens de science ont déclaré qu’il n’est pas permis, pour le musulman, de participer aux festivités des non musulmans. Y participer signifierait notamment accepter la religion qu’ils prônent et agréer leur façon de la mettre en pratique.

Shaykh Al ‘Outhaymîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, explique d’ailleurs :

« Se mélanger aux non musulmans lors de leurs fêtes est interdit pour ce que cela implique comme entraide dans le péché et la transgression alors qu’Allah dit, dans une traduction du sens : {Et entraidez vous dans le bien et la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression.} [sourate Al-Mâ’ida, v.2] »

Il explique également :

« Si ces fêtes sont célébrées lors d’occasions religieuses, alors, y participer implique l’acceptation de cette religion et l’agrément de la mécréance sur laquelle ils sont. Et si ces fêtes sont célébrées pour des occasions autres que religieuses, si ces occasions se seraient présentées chez les musulmans, elles n’auraient pas été célébrées. Alors, que dire si elles le sont chez les mécréants ?! »

[Majmou’ fatawa wa rassa’il – volume 3]

Par ailleurs, Ibn Al-Qayyim explique dans son livre Ahkâm Ahl Adh-Dhimma :

« Il n’est pas permis au musulman d’assister aux fêtes des mécréants par consensus des gens de science. Les juristes des quatre écoles juridiques ont explicitement mentionné cela dans leurs ouvrages. »

Il dit aussi :

« En ce qui concerne les félicitations pour les rites spécifiques à la mécréance, alors, ceci est interdit par consensus des savants. […] Le fait de dire ces choses est comme le fait de féliciter celui qui s’est prosterné devant une croix et ceci est plus grave auprès d’Allah et le met plus en colère que de féliciter celui qui a bu de l’alcool, celui qui a tué une âme ou a pratiqué la fornication. »

Ainsi, le musulman ne fête pas Noël ni le Jour de l’an, il ne félicite pas ceux qui les fêtent et ne participe à aucune de leurs célébrations. Mais cela ne signifie pas pour autant que le musulman n’a pas de fête !

Le musulman se réjouit de ses propres fêtes

Comme nous le savons tous, le musulman et la musulmane disposent eux aussi de jours de fête : l’Aïd Al Adha et l’Aïd Al Fitr.

D’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée) : Durant la Jahiliya, il y avait deux jours dans l’année durant lesquels les gens s’amusaient et se divertissaient. Lorsque le Prophète ﷺ est arrivé à Médine, il a dit :
« Vous aviez deux jours durant lesquels vous vous divertissiez et certes Allah vous a remplacé ces deux jours par deux jours meilleurs : le jour du Fitr et le jour du Adha. »
(Rapporté par An-Nasa’i et authentifié par Al-Albani)

En plus de ces deux fêtes, nous pouvons également citer le jour du vendredi qui est un jour particulier pour le croyant. Dans son ouvrage Fatawa Arkan Al-Islam, Cheikh Al-‘Outhaymîn explique :

« Les fêtes légiférées par Allah sont connues auprès des gens de l’Islam :

  • ‘Id Al-Fitr : la fête marquant la fin du mois de Ramadan ;
  • ‘Id Al-Adha : le jour du sacrifice ;
  • Id Al-Ousbou’ : la fête hebdomadaire, le jour du vendredi. »

Maintenant que nous avons pu rappeler quels sont les jours de fête pour le musulman, voyons ensemble quels moyens se trouvent à notre disposition pour faire aimer ces moments uniques à nos enfants.

Comment faire aimer nos fêtes à nos enfants ?

Il est important de souligner, avant tout, le fait que faire aimer les fêtes musulmanes à nos enfants passe obligatoirement par le fait de leur faire aimer notre religion, ses valeurs nobles, ses bienfaits innombrables et notamment la croyance authentique, le Tawhid.

Dans son livre L’éducation des enfants et les bases de leur formation, Cheikh Mohamed Ali Ferkous explique à ce sujet :

« La priorité des priorités dans la formation de l’enfant est de lui enseigner le sens de la croyance saine et ses sublimes objectifs, lui faire comprendre ses réalités et ce qu’elle lui apporte comme bonheur éternel par un enseignement fait de savoir et de connaissance, pour réaliser ce que dit Allah : {Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un feu…} »

En transmettant à notre enfant l’amour pour notre religion, nous lui offrons les bases essentielles à partir desquelles il construira sa foi, raffermira son cœur et mettra en pratique par les actes.

Dans son livre J’éduque mon enfant, Umm ‘Abd Ar-Rahmân Al-Athariya explique :

« Tout le monde est d’accord pour affirmer que si l’on offre à l’enfant une éducation islamique et un milieu favorable, il grandira alors avec une foi véritable et un comportement islamique et parviendra au sommet de la vertu et de la noblesse d’âme. »

Et nous demandons à Allah ‘azza wa jal de guider nos enfants sur la voie droite et de les compter parmi ceux qui bénéficient d’une âme noble et vertueuse. Il est certes capable de toute chose.

L’orientation vers la saine nature de l’enfant

Le parent ne doit pas non plus oublier que l’enfant naît sur la saine nature. À ce sujet, Umm ‘Abd Ar-Rahmân Al-Athariya explique dans son ouvrage J’éduque mon enfant :

« C’est-à-dire qu’il naît selon la saine nature du monothéisme et de la foi en Allah, d’où l’importance du rôle de la répétition, de la réitération et de l’éducation dans l’évolution de l’enfant et son épanouissement dans le cadre du monothéisme pur, des nobles caractères, de la grandeur d’âme et des règles de bienséance de la religion droite. »

Ainsi, l’inclinaison de l’enfant penche naturellement vers le bien et la soumission aux commandements d’Allah. En raison de sa nature saine et vertueuse, il est nécessaire que le parent l’oriente vers ce qui lui est profitable et l’éloigne des comportements vils, déshonorants, rabaissants et éloignés des vertus islamiques.

Cheikh Mohamed Ali Ferkous dresse d’ailleurs un parallèle intéressant entre les prédispositions naturelles de l’enfant et la fierté qu’il doit ressentir de compter parmi les musulmans. Ainsi, il explique dans son ouvrage L’éducation des enfants et les bases de leur formation :

« Cela s’accomplit en dirigeant les prédispositions naturelles de l’enfant à s’en remettre à Allah, à Le connaître, à mettre sa confiance en Lui et à avoir de la sérénité envers Lui […] C’est en cela que réside le sentiment de fierté du musulman puisqu’Il est en contact avec le Tout-Puissant, le Sage. »

Il continue ainsi :

« Ainsi, on doit pousser les énergies naturelles, comme les instincts et les inclinations pourvus à l’enfant par Allah, vers le bien et dans l’orientation pour laquelle il a été créé, pour qu’il soit élevé et fier, et pour qu’il puisse éviter de s’attacher à ce monde vain et éphémère et de se livrer aux plaisirs défendus ou de répondre à l’appel de Satan. »

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Et concrètement… on fait quoi pendant ces vacances scolaires ?

Maintenant que nous savons que célébrer les fêtes appartenant aux autres religions est interdit, que la saine nature de l’enfant le pousse naturellement à obéir à Allah et à Son Messager, que fait-on ? Eh bien, on passe à l’action !

Voici donc quelques idées pour occuper nos enfants pendant ces vacances de fin d’année, leur permettant d’en apprendre davantage sur leur religion et les aider à être fiers de leur religion.

On occupe nos enfants !

Occupons nos enfants ! Et pour cela, rien de mieux que de s’investir à leurs côtés, de leur offrir de notre temps et de notre attention. Installons-nous près d’eux, dans la chambre ou le salon et partageons, ensemble, un moment de partage et d’apprentissage.

Puzzles, lectures, cahiers d’activités, coloriage… Les idées ne manquent pas et les boutiques regorgent d’idées pour nous aider à occuper nos enfants.

D’ailleurs, occuper son enfant est un objectif important. Il permet notamment de l’éloigner de l’oisiveté, de la fainéantise et de péchés éventuels. À ce sujet, Umm ‘Abd Ar-Rahmân Al-Athariya explique dans son livre J’éduque mon enfant :

“L’islam accorde une importance toute particulière à l’occupation du temps libre de l’être humain du matin au soir de façon à ne pas pâtir de l’oisiveté dont il se plaint et qu’il tente de combler d’une façon qui le fait dévier de sa nature originelle.”

Elle dit aussi :

“L’enfant occupera son temps par le jeu, la gestion de ses affaires et leur rangement. On l’encouragera aussi à mémoriser le Coran et à le psalmodier dans un but d’adoration. On l’occupera aussi par la récitation des invocations prophétiques et leur mémorisation. De même, on l’incitera à participer à certaines tâches ménagères. En plus de tout cela, on réservera certains moments où les parents s’assoiront avec leur enfant et lui raconteront une histoire, écouteront de sa part un récit ou un sujet dont il voudrait discuter.”

Ainsi, à la rentrée de janvier, si votre enfant est scolarisé, il aura lui aussi beaucoup de choses à raconter à ses camarades de classe qui auront peut-être fêté Noël en famille.

UN PETIT CADEAU POUR VOS ENFANTS !
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On se réapproprie l’histoire de Jésus, prophète de l’islam !

L’histoire du prophète Jésus n’appartient pas seulement aux chrétiens, bien au contraire ! Jésus (‘Îssâ en arabe) fut un Prophète entièrement soumis à Allah qui ne cessa d’appeler à Son adoration et au Tawhid.

Il est donc temps que le musulman se réapproprie son histoire et parte à la découverte de la vie de cet illustre Prophète, un modèle pour nous tous de patience, de bonté et de miséricorde.

Pourquoi, par exemple, ne pas écouter en famille son histoire sous forme de CD audios ? Une façon de varier les supports d’apprentissage et de profiter du récit du conteur, de sa douce élocution et de ses explications claires, parfaitement adaptées aux enfants.

Le pack Nour d’Islam Audio aborde divers sujets majeurs en lien avec l’islam et notamment la vie des plus grands Prophètes tels que ‘Îssâ, ‘alayhi salam. Une manière d’en apprendre plus sur notre religion tout en douceur, confortablement installé dans un canapé, blotti contre son enfant.

On se met dans une bulle !

Nous le savons tous, la période de Noël et du Jour de l’an voit émerger de nombreuses séries, dessins animés et publicités en lien avec cette thématique. Une raison suffisante pour se déconnecter un peu de la télé et d’Internet et construire au sein de son foyer une bulle hermétique loin des publicités de jouets spécial Noël, des dessins animés et des films avec le Père Noël, les guirlandes et le sapin.

En réduisant l’exposition de nos enfants à cette effervescence, nous réduisons l’impact et l’influence que celle-ci pourrait avoir sur eux.

Privilégions ainsi les moments ensemble, les sorties à l’extérieur si la météo le permet, des ateliers cuisine et dégustation à la maison et diverses activités manuelles et artistiques qui plairont sans aucun doute aux petits et aux grands.

On invite les amis de nos enfants qui ne fêtent pas non plus Noël !

Les personnes ne fêtant pas Noël sont bien plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser. Et bien évidemment, les musulmans en font partie. N’hésitez donc pas à vous rapprocher de vos amis ayant des enfants du même âge et ne fêtant pas non plus Noël.

Goûter à la maison, repas à l’extérieur, sortie dans un parc, dans une salle de sport ou de jeux… Les idées sont bien diverses pour réunir nos enfants dans le bien et les bonnes œuvres et les éloigner de l’effervescence de Noël sans pour autant les frustrer.

On poursuit son programme d’apprentissage !

N’oublions pas que les périodes de vacances scolaires sont des occasions rêvées pour inciter l’enfant à poursuivre son programme d’apprentissage religieux ou même rattraper le retard si certains cours n’ont pas pu être suivis.

Mémorisation du Coran, révisions de sourates déjà apprises, cours en ligne sur la croyance, le hadith ou le Fiqh… Si votre enfant est inscrit à des cours en ligne, comme Dini en ligne par exemple, il peut profiter de son temps libre pour réécouter les cours, apprendre de nouvelles leçons, réviser l’alphabet arabe avec vous, etc.

Autant d’occasions de rendre ces vacances utiles et profitables où plaisir, partage, amitié, apprentissage religieux seront au rendez-vous bi idhni Llah !