La conduite à adopter vis-à-vis des livres

Comment tirer profit de ses lectures ? voici quelques conseils pour instaurer une méthode efficace et adopter la bonne conduite vis-à-vis des livres.

Première étape : Connaître le sujet du livre

Car on lit pour un besoin spécifique. Pour bénéficier de la lecture d’un livre, il convient donc d’en connaître le sujet, il se peut que le livre traite de la sorcellerie, du charlatanisme ou d’autres faussetés.

Deuxième étape : Connaître la terminologie des termes employés dans le livre 

La connaissance du vocabulaire employé dans un livre fera gagner beaucoup de temps. D’ailleurs, les savants exposent cela en introduction du livre. 

Par exemple, nous savons que lorsque l’auteur de Boulough Al-Marâm dit : « unanime », il insinue que cela a été rapporté unanimement par Al-Boukhâry et Mouslim. 

Tandis que lorsque l’auteur d’Al-Mountaqâ dit : « unanime », il sous-entend que cela a été rapporté par l’imam Ahmad, Al-Boukhârî et Mouslim. 

Il en est de même pour les livres de Fiqh : beaucoup d’auteurs font la distinction entre les termes qu’ils emploient. 

Il est aussi nécessaire de savoir, par exemple, que lorsque l’auteur dit : « consensus », il désigne par là un consensus de tous les savants. Et quand il dit : « consentement », il désigne par là le consensus des trois imams seulement, comme c’est le cas dans le livre « Al-Fourou’ », un livre de Fiqh selon l’école hanbalite. 

Et cela vaut pour chaque école de Fiqh, chacune ayant un jargon qui lui est propre. Il convient donc de connaitre la terminologie des termes employés par l’auteur.

Troisième étape : Connaitre le style d’écriture et les expressions employés dans le livre

Quand tu lis un livre pour la première fois, surtout s’il s’agit d’un livre volumineux, tu es confronté à des expressions sur lesquelles tu es obligé de t’arrêter afin d’en saisir le sens car tu n’as pas encore été habitué à ce style d’écriture. Mais à force de lire ce livre tu t’habitueras à son style d’écriture.

Dernière étape : La prise de note sur les livres 

Cette étape, bien qu’elle ne concerne pas véritablement le fait d’aborder un livre, doit tout de même être citée.

Elle consiste à faire des annotations à la marge du livre ou en bas de page. C’est une chose dont l’étudiant doit se servir.

Lorsqu’il tombe sur une question nécessitant une recherche et qu’il craint d’oublier, il doit alors faire une annotation à la marge ou en bas de page. Il arrive souvent que l’étudiant passe à côté de cette étape. En effet, lorsqu’il souhaite se remémorer un enseignement bénéfique, il prend du temps pour s’en rappeler, sinon, il l’oublie. Alors que s’il avait pris des notes, une minute ou deux auraient alors suffi pour se rappeler.

L’étudiant doit donc user de cette méthode, surtout pour les livres de Fiqh. En effet, en lisant, il se peut que tu tombes sur une question qui te pose problème et qu’en retournant vers de plus gros livres, tu y trouves un éclaircissement sur la question. À partir de là, tu n’as qu’à prendre note de cela. Ainsi, tu pourras retrouver facilement ta note sans avoir besoin de retourner une seconde fois vers un autre livre, ce qui te fera gagner beaucoup de temps.

 

La lecture de livres 

Elle est de deux sortes :

– Premièrement : La lecture de méditation et de compréhension, celle-ci demande de prendre son temps en lisant.

– Deuxièmement : La lecture rapide, elle consiste à survoler le livre, le feuilleter afin d’observer le sujet traité ainsi que les chapitres afin d’en avoir une idée globale. Avec cette manière de lire, on ne médite pas comme avec la première. 

La méthode exemplaire lors de la lecture d’un livre est de lire avec méditation et réflexion sur les significations, et de s’aider des gens de science dotés d’une bonne compréhension. Il n’échappe à personne que ce qui est le plus en droit de tout cela est le Livre d’Allah عز وجل. Cela demande patience et persévérance, l’homme n’a pas reçu de meilleur don que la patience

Pour en apprendre plus à ce sujet, nous vous recommandons le livre :

“La Parure de l’étudiant en Science Religieuse”, de cheykh Bakr Abu Zayd

La collection de livres 

L’étudiant se doit de veiller à collecter les livres. Cependant, il faut commencer par ce qui est le plus important, étape par étape. S’il manque de moyen, il n’est pas correct ni sage d’acheter plusieurs livres qu’il aura du mal à payer, cela relève d’une mauvaise gestion. S’il n’a pas les moyens d’acheter, il peut toujours emprunter dans les bibliothèques.

 

Accorder de l’attention aux livres importants 

Il convient à l’étudiant de donner de l’importance aux livres mères, les références, plutôt qu’aux livres contemporains. Certains auteurs d’aujourd’hui n’ont pas une science enracinée, c’est pour ça qu’en lisant ce qu’ils écrivent, tu constates que le contenu est superficiel : il se peut qu’il cite une parole dans ses termes, comme il se peut qu’il altère le sens d’une parole en transmettant son sens par l’usage de longues expressions erronées. 

Concentre-toi sur les références, les livres des prédécesseurs, ils sont meilleurs et plus bénis que les livres venus après. La plupart des livres qui sont venus après sont pauvres en sens. Ce que tu lis dans une page entière, tu peux le résumer en une ou deux lignes.

Les livres des prédécesseurs quant à eux, sont simples et sagement rédigés, pas un mot n’est superflu.

Parmi les livres les plus éminents auxquels l’étudiant doit accorder de l’importance, figurent ceux du cheikh de l’islam Ibn Taymiyyah et de son élève Ibn Al Qayyim, qu’Allah leur fasse miséricorde. Sachant que les livres d’Ibn Al Qayyim sont plus abordables. 

Ibn Taymiyyah avait un style élevé en raison de son vaste savoir. Ibn Al Qayyim s’est retrouvé face à une maison emplie de savoir (le cheikh fait allusion à la science que cheikh Ibn Taymiyyah a laissé derrière lui) et l’a embelli. Nous n’insinuons pas par là qu’Ibn Al Qayyim était une copie conforme d’Ibn Taymiyyah. Ce qui est vrai c’est qu’Ibn Al Qayyim était indépendant de son cheikh quand il considérait que celui-ci se trompait, il raisonnait librement. Il suivait son cheikh dans ce qu’il considérait juste, chose qui n’est pas étonnant en soi. D’ailleurs, il ne fait pas de doute que si tu médites sur la plupart des avis adoptés par le cheikh de l’islam Ibn Taymiyyah, tu les trouveras justes.

Ceci est une réalité que reconnait quiconque observe attentivement ses livres.

Évaluer les livres   

Les livres sont de trois catégories :

les bons livres

les mauvais livres

les livres qui ne sont ni bons ni mauvais.

Fais en sorte que ta bibliothèque soit vide de livres qui ne contiennent pas de bien ou qui contiennent du mal. 

Il y a des livres que l’on appelle « livres de littérature » : ces livres font perdre beaucoup de temps et n’apportent pas de profit. 

Et il y a des livres nuisibles, qui véhiculent des idées précises et une méthodologie précise. Ces livres-là ne doivent pas entrer dans ta bibliothèque, qu’ils traitent de la méthodologie ou de la croyance, comme les livres des innovateurs nuisant à la croyance du musulman, ainsi que les livres des révolutionnaires nuisant à la méthodologie du musulman.

De manière générale, tout livre nuisible ne doit pas être introduit dans ta bibliothèque car les livres sont la nourriture de l’âme comme l’aliment et la boisson sont une nourriture pour le corps. Si tu te nourris de ce genre de livre, cela aura alors un terrible impact sur toi et tu dévieras de la voie authentique de l’étudiant en science religieuse.