L’histoire du mois de Ramadan à travers 3 grands événements

بسم الله الرحمن الرحيم

Le mois du Ramadan est un mois grandiose et béni. Durant ce mois, Allah a fait descendre le Coran comme guide pour les gens, qui comporte des preuves claires permettant de discerner la bonne direction et de distinguer le Vrai du Faux. Il a fait du jeûne de ce mois un pilier parmi les piliers de l’Islam et de ses prières de nuit un acte surérogatoire par lequel les bonnes actions se multiplient et qui est une cause permettant d’être préservé du Feu.

En effet, il est rapporté dans les deux authentiques, d’Al Boukhârî et de Mouslim, que le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم a dit : « Quiconque jeûne le mois du Ramadan avec foi et espoir de la récompense, il lui sera pardonné ses péchés antérieurs, et quiconque veille en prière la Nuit du Destin avec foi et espoir de la récompense, il lui sera pardonné ses péchés antérieurs. »

Quiconque jeûne le mois du Ramadan avec foi, c’est-à-dire : en ayant foi en Allah, en la législation d’Allah, en acceptant et en se soumettant à la législation d’Allah et en ayant l’espoir d’obtenir les récompenses d’Allah prévues pour ce jeûne et ces veillées en prière. Ainsi, quiconque jeûne le mois du Ramadan ou veille la Nuit du Destin en étant paré de ces deux caractéristiques, la foi et l’espoir, il lui sera pardonné ses péchés antérieurs.

Si nous revenons à l’Histoire, nous pourrons nous apercevoir que durant ce mois béni, de grands événements se déroulèrent. Le croyant est pris de joie en se les remémorant et en se rappelant les bons résultats qui en découlèrent.

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Le premier grand évènement: la descente du Coran

Allah تعالى a fait descendre le Coran durant ce mois, c’est-à-dire qu’Il a commencé sa révélation durant ce mois, faisant de celui-ci un mois béni. Par cette révélation, les musulmans ont conquis des étendues de pays, de l’Orient à l’Occident. Avec, les musulmans furent fiers et la bannière de l’Islam prit le dessus en tout lieu. Il n’est caché à personne d’entre nous qu’on apporta au calife bien guidé ‘Oumar Ibn Al Khattâb, qu’Allah l’agrée, la couronne de Chosroès, de Ctésiphon à Médine. Cette couronne a été transportée sur le dos de deux chameaux comme le rapportent les livres d’Histoire. Elle fut amenée devant lui, qu’Allah l’agrée, sans qu’il manquât la moindre perle. Tout cela relève de la fierté des musulmans et de l’humiliation des associateurs, louange à Allah. Nous avons la conviction que la communauté islamique reviendra au Saint Coran et qu’avec, elle aura le dessus et retrouvera sa fierté, si Allah le veut.

Cependant, il est inévitable, pour celui qui récolte le miel, de se faire piquer par les abeilles, ainsi que pour celui qui cueille des roses, de se faire piquer par les épines. En effet, la victoire pour tous ceux qui accomplissent les préceptes de l’Islam et y appellent, est forcément précédée par une épreuve, comme le dit Allah تعالى dans Son Livre (traduction rapprochée du sens du verset) :

{[Par Allah !] Nous vous éprouverons afin de distinguer ceux d’entre vous qui luttent [pour la religion d’Allah] et qui endurent}

Il a aussi dit (traduction rapprochée du sens du verset) : 

{Vous pensez plutôt entrer au Paradis sans être éprouvés comme l’ont été ceux qui vous ont précédés. Ils endurèrent misère et maladie, et furent ébranlés, au point que le Messager et ceux qui croyaient avec lui dirent : « À quand le secours d’Allah ? » Certes, le secours d’Allah est toujours proche.} 

Pour en apprendre plus à ce sujet, nous vous recommandons le livre :

“LE JEÛNE DE RAMADAN”
 Cheikh ibn al ‘Uthaymin

Le deuxième grand évènement de ce mois béni : la bataille de Badr

La bataille de Badr qui se déroula lors de la deuxième année de l’hégire et qui éclata à cause de ce qui suit. Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم avait entendu qu’une caravane appartenant à Qouraysh, conduite par Abou Soufiane et venant du Levant, était en route pour La Mecque.

Lorsque le Messager d’Allah sut cela, il désigna les plus rapides parmi ses Compagnons pour se rendre, en tant qu’éclaireurs, vers cette caravane dans le but de la piller. Ceci, car Qouraysh s’était permis d’exiler le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم et ses Compagnons de leurs demeures et de s’approprier leurs biens. Il n’y avait pas entre eux et le Messager d’Allah de pacte.

Il se dirigea alors vers cette caravane en vue de la saisir. Il sortit en compagnie d’un petit nombre de Compagnons : trois cents et un peu plus d’une dizaine d’hommes, car ils ne comptaient pas se livrer à la guerre, ils voulaient seulement s’emparer de cette caravane. Ils sortirent donc en petit nombre, accompagnés de soixante-dix chameaux et de deux chevaux seulement.

Quant à Abou Soufiane, qui conduisait la caravane, il envoya une lettre aux gens de La Mecque demandant du renfort afin de protéger leur caravane face au Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم. Les gens de La Mecque sortirent donc déchainés, en grand nombre, armés et enorgueillis comme les a décrits Allah تعالى (traduction rapprochée du sens du verset) :

{Qui sortirent de leurs demeures par vanité et ostentation, pour empêcher [les hommes de cheminer sur] le sentier d’Allah. Allah cerne parfaitement leurs agissements.}

Alors qu’ils étaient en route, ils furent informés qu’Abou Soufiane et la caravane avaient pu échapper au Prophète صلى الله عليه وسلم. Il se concertèrent alors pour décider s’ils devaient rebrousser chemin ou non. Abou Jahl, qui était à leur tête, s’exclama :

« Par Allah ! Nous ne reviendrons pas sur nos pas tant que nous n’aurons pas atteint Badr pour y séjourner trois jours, nous y abattrons les chameaux et nous nous abreuverons de vin pendant que les chanteuses nous berceront. Ainsi, les Arabes entendront parler de nous et nous craindront à jamais. »

Ces paroles mettent en évidence l’orgueil, l’arrogance et les mauvaises convictions qui éloignent du Vrai.

Ils allèrent confronter le Prophète صلى الله عليه وسلم avec leur haine, leurs armes, leur orgueil, leur vanité et leur force. Ils furent entre neuf cents et mille personnes tandis que le Prophète, lui, avec ses Compagnons ne dépassaient pas les trois cents et un peu plus d’une dizaine de personnes. Les deux escouades firent face, les soldats d’Allah face aux soldats du Diable. L’issue favorable fut en faveur des soldats d’Allah عز وجل. Soixante-dix personnes, qui étaient des notables de Qouraysh périrent et soixante-dix autres furent faits prisonniers.

Le Prophète صلى الله عليه وسلم resta trois jours sur le champ de bataille, comme il avait l’habitude de faire après la victoire. Lors du troisième jour, il enfourcha sa monture et prit la route jusqu’à tomber sur le puits de Badr auprès duquel il trouva les cadavres de vingt-quatre grands soldats de Qouraysh. Il s’arrêta au niveau du puits et se mit à les appeler par leurs noms et le nom de leurs pères :

« Ô untel fils d’untel, as-tu trouvé ce que votre Seigneur vous a promis ? Moi j’ai certes trouvé ce que mon Seigneur m’a promis ». Les Compagnons dirent : « Ô Messager d’Allah, comment se fait-il que tu t’adresses à des gens qui sont en putréfaction ? » (c’est-à-dire : qui sont des cadavres en décomposition). Il répondit : « Ils m’entendent comme vous m’entendez mais ne peuvent pas répondre », ou, comme cela est cité dans une autre version : « ils ne peuvent pas revenir à la parole. » 

Après quoi, le Prophète صلى الله عليه وسلم retourna victorieux à Médine la prophétique, louange à Allah.

Le troisième grand événement : la prise de La Mecque

La Mecque était sous domination des associateurs, ils l’ont ravagée par le fléau de la mécréance, de l’associationnisme et de la désobéissance. Allah سبحانه وتعالى autorisa alors au Prophète صلى الله عليه وسلم de combattre ses habitants, Il lui rendit cela licite un certain temps de la journée puis La Mecque retrouva, après avoir été conquise par les musulmans, la sacralité dont elle jouissait auparavant. Le Prophète صلى الله عليه وسلم y entra un vendredi, le vingt du mois de Ramadan de la huitième année de l’hégire. Il entra victorieux, triomphant, jusqu’à atteindre les portes de la Ka’ba alors que les Qourayshites se trouvaient juste en dessous, attendant le sort qui leur serait réservé. Le Prophète leur dit : « Ô Qouraysh ! Que croyez-vous que je ferai de vous ? », ce à quoi ils répondirent : « Du bien, tu es un frère honorable, fils d’un frère honorable. » Il leur dit donc : « Partez, vous êtes libres. »

Le Prophète صلى الله عليه وسلم leur fit une faveur, bien qu’il pouvait agir autrement. Son agissement est le paroxysme du pardon et de la bonne moralité.

 

Après avoir cité les grands évènements de ce mois, il m’appartient de dire : Qu’est-ce qu’il nous incombe de faire durant le mois du Ramadan ?

Ce que nous faisons en ce mois béni est soit obligatoire, soit surérogatoire. Ce qui est obligatoire est le jeûne et ce qui est surérogatoire est la veillée en prière.

 

Le jeûne :

Comme nous le savons, il consiste à s’abstenir de tout ce qui pourrait le rompre, du lever du soleil à son coucher, voulant par cela l’adoration d’Allah. La preuve de ceci est la Parole d’Allah تعالى (traduction rapprochée du sens du verset) :

{Désormais, vous pouvez jouir d’elles et rechercher ce qu’Allah vous a destiné [comme descendance]. Mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez clairement distinguer le fil blanc de l’aube du fil noir [de la nuit]. Puis observez le jeûne jusqu’à [la tombée de] la nuit.}

Le but du jeûne :

Son but n’est pas d’entraîner le corps à supporter la soif, la faim et la difficulté, mais plutôt, d’habituer son âme à mettre de coté ce qu’elle désire pour satisfaire Celui qu’on désire. Ce qu’on désire et qu’on délaisse sont la nourriture, la boisson et les rapports charnels. Et Celui qu’on désire est Celui à qui on demande l’agrément, il s’agit d’Allah عز وجل. Il est nécessaire de se rappeler cette intention, à savoir que nous nous retenons de tout ce qui pourrait rompre le jeûne dans le but de chercher la satisfaction d’Allah عز وجل.

La sagesse pour laquelle le jeûne fut rendu obligatoire à cette communauté :

Allah تعالى l’a expliqué dans Sa Parole (traduction rapprochée du sens du verset) : {Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il fut prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété.}

Le mot « ainsi » (لعل) désigne dans le verset la justification, c’est-à-dire : afin que vous craigniez Allah et, de ce fait, que vous délaissiez ce qu’Allah a interdit et que vous accomplissiez ce qu’Il a rendu obligatoire de faire. Il est rapporté dans l’authentique d’Al Boukhârî que le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Celui qui n’abandonne pas le faux témoignage et sa mise en pratique, et l’ignorance, Allah n’a nul besoin qu’il se prive de boire et de manger. » 

C’est-à-dire qu’Allah ne veut pas que nous délaissions seulement nourriture et boisson, mais Il veut que nous délaissions le faux témoignage, sa mise en pratique et l’ignorance. C’est pour cela qu’il est recommandé au jeûneur, lorsqu’on l’insulte, de dire : « Je jeûne » et de ne pas répondre. Car s’il répond, la personne en face en fera de même et le jeûne ne se résumera qu’à la grossièreté et la dispute. Tandis que s’il dit : « Je jeûne », il aura fait savoir à la personne qui s’en prend à lui qu’il pourrait répondre mais que le jeûne l’en a empêché. Ainsi, la personne cessera, sera gênée et l’altercation prendra fin.

Telle est la sagesse de l’obligation du jeûne. Puisqu’il en est ainsi, il nous incombe donc, lors du jeûne, de prêter attention aux bonnes actions, au dhikr, à la récitation du Coran, à la prière, à l’aumône, à la bienfaisance envers les créatures et au fait d’être radieux et de se parer des bons comportements. Nous devons faire de notre mieux tout ce, à travers quoi, nous éduquerons nos âmes.

Si le musulman perdure ainsi tout le mois, il en sortira forcément impacté et changé. Il a été légiféré de sortir la Zakat en fin de mois afin que la personne complète la purification de son âme. En effet, l’âme est purifiée à travers l’accomplissement des bonnes actions et le délaissement des mauvaises, mais elle se purifie aussi à travers la dépense des biens, c’est pour cela qu’on l’appelle : « Zakât ».

 

Auteur : Cheikh Al ‘Uthaymin
Traduit par : Jalal Diler